Retour sur la conférence Entrepreneuriat inclusif et diversifié

Mercredi 30 mars, nous avons eu le plaisir d’organiser une grande conférence sur la diversité et l’inclusion en entrepreneuriat. Nous vous en faisons ici un bref résumé.

M. Dimitri Girier, conseiller principal à l’équité, à la diversité et à l’inclusion à l’Université de Montréal a généreusement accepté d’animer le panel. Nous le remercions pour sa disponibilité, cela a été un réel plaisir de collaborer avec lui.

Reconnaissance des peuples autochtones

Avant de débuter la conférence à proprement parler, Géraldine Dumesnil, responsable des communications et événements au CEuMONTRÉAL a tenu à reconnaître et remercier les gardiens traditionnels du territoire et l’apport des autochtones à la culture des sociétés.

Elle a également rappelé que faisant partie de la grande communauté de l’Université de Montréal et du monde, il était naturel d’aborder le thème de l’équité, inclusion et la diversité (EDI). Après tout, 1/4 des étudiants sont issus de l’immigration au Québec et la société est de plus en plus diversifiée. Accompagnant des startups qui contribueront à bâtir le futur, il était important pour le CEuMONTÉAL de les sensibiliser à ce sujet afin de bâtir un monde meilleur.

Ce panel s’intègre parfaitement dans le nouveau programme Millénium Québecor dont la mission est d’appuyer la relève entrepreneuriale par une approche responsable et inclusive.

Nous avons réuni autour de la table, trois  spécialistes dans le domaine:

À eux trois, ils ont su bien poser le cadre de la discussion : en quoi consistent la diversité et l’inclusion et quel est le portrait du monde entrepreneurial en termes d’EDI aujourd’hui.

Portrait global du monde entrepreneurial en matière de diversité

Tania Saba a continué la discussion en dressant un portrait du monde entrepreneurial. Malgré les efforts des organisations, les seuils de représentation des minorités sont encore faibles aujourd’hui. Les femmes représentent 16% des entrepreneures au Québec et les immigrants seulement 4%.

Pourtant la fibre entrepreneuriale est très forte notamment chez les jeunes de 18-34 ans (35%) et les jeunes immigrants (51.8%). On constate que certains obstacles sont un frein pour la création de nouvelles entreprises. En outre, les femmes sont plus vulnérables dans des situations de crise telle que celle vécue lors de la COVID.

Fabrice Vil continue la discussion en abordant l’entrepreneuriat social qui naît des besoins et défis que les gens voient sur le terrain. Une panoplie de projets à caractère social prend  naissance au sein de groupes marginalisés en raison des injustices qui sévissent plus sévèrement au sein de ces groupes.

Et d’une manière paradoxale, cette forme d’entrepreneuriat a tendance à reproduire des structures qui perpétuent les inégalités et peuvent exclure la reconnaissance de certains projets qui ont une grande valeur au niveau social, mais qui ne cadrent pas dans les critères traditionnels de l’entrepreneuriat social.

Anne-Marie a souligné les motivations qui poussent l’intérêt croissant pour cette forme d’entrepreneuriat. La crise de la COVID a mis en évidence deux grands enjeux de société : la rareté de la main-d’œuvre et les inégalités.

 

Les obstacles pour des groupes sous-représentés.

Selon Fabrice Vil, l’accès au capital et au financement ainsi que l’accès à différents réseaux pour développer leurs projets sont des obstacles majeurs de la création d’entreprises. C’est un réel défi de soutenir des entrepreneurs issus de certains groupe, c’est le cas notamment de l’inclusion dans l’entrepreneuriat noir ou à des programmes de soutien pendant la crise sanitaire.

Pour Tania Saba, l’existence de modèles pour inspirer les aspirations à l’entrepreneuriat est bien souvent ce qui aide les individus à se lancer. Le financement est capital et reste difficile pour des minorités qui vont souvent puiser dans leur épargne personnelle pour démarrer leur projet. Le soutien et l’accompagnement ainsi que le renforcement des compétences est la suite nécessaire. On constate encore une disparité d’accès pour les femmes et les immigrants. En général, ils vont intégrer les incubateurs quand ils ont les fonds et que le projet est bien amorcé. Enfin, le réseau va aider à décrocher les premiers contrats. En définitive, ces entrepreneurs vivent des difficultés à chaque étape du processus.

Solutions pour favoriser l’entrepreneuriat

Les solutions pour favoriser l’accès à l’entrepreneuriat devraient être simples. Le fait de reconnaître que des biais sont inclus dans les systèmes est nécessaire. Ils doivent évoluer pour répondre aux besoins des entreprises. De nombreux soutiens sont offerts aux entrepreneurs aujourd’hui, ils ne savent pas toujours où donner de la tête, rapprocher les éléments de l’écosystème va permettre un cheminement plus aisé. Aussi, il est nécessaire de déconstruire les élites qui se bâtissent naturellement autour des formations et expériences similaires vécues par les protagonistes. Les programmes doivent aider à limiter l’élitisme car il est un frein à la diversité des groupes.

Nos entrepreneurs spécialisés en EDI

En deuxième partie de soirée, quatre de nos startups ayant suivi le parcours Datapreneur ont présenté leurs projets en EDI:

Marylène a fondé Braindlab pour aider les personnes  neuroatypiques. Ils ont de la difficulté à s’intégrer au cadre formel des grandes entreprises car ils sont souvent hyperactifs et ne peuvent pas développer leur plein potentiel car ils sont incompris et mal gérés en entreprises. La mission de Braindlab est de faire reconnaître les différences en encourageant les personnes neuroatypiques à exprimer librement leur haut potentiel créatif.

Pour se faire, elle a mis au point une plateforme créative et un espace de discussions qui permettent d’accroître les capacités créatives, mobiliser les ressources et favoriser l’inclusion de la neurodiversité. Elle fournira donc des conseils au gestionnaire pour mieux encadrer ses employés et agira à titre de médiateur auprès des employés.

Sam Bellamy, PDG et fondatrice de Hélis AI, a créé une application au service de l’inclusion, réel outil d’aide à la décision pour favoriser un recrutement équitable. L’équité de Hélis est parti du constat suivant : encore aujourd’hui, on perçoit un taux de discrimination basé sur le nom ou prénom qui varie entre 33 et 77%.

L’application analyse les candidatures et fait un jumelage inclusif à l’aide de l’intelligence artificielle et donne des recommandations en fonction des objectifs organisationnels des entreprises en EDI. Elle vérifie ensuite si l’entreprise met les recommandations en action en ce qui concerne les convocations aux entrevues et candidatures. Ce processus permet donc d’analyser les efforts réalisés et les biais potentiels.

Digno solutions , fondé par Shalee-Fa Diop, a pour mission d’offrir des chances égales à tous les candidats en matière de recrutement. À une époque où la pénurie de main-d’œuvre se fait ressentir, on constate que des millions de candidats qualifiés sont automatiquement rejetés par  les plateformes de recrutement (Harvard University.) La principale raison est due à la présence de différents biais liés à l’ethnicité, le genre ou encore l’âge. Digno offre une solution de maillage sans biais qui vise à accélérer la mise en relation entre les compétences recherchées et celles étant disponibles sur le marché, tout en réduisant les coûts et les temps d’embauche. La plateforme s’appuie sur des données scientifiques et sur l’intelligence artificielle pour prendre en charge le cycle de vie complet des employés.

Tina Pranjic et Dahlia Jiwan, consultantes en diversité, équité et inclusion ont réalisé après plusieurs années de pratique, que les barrières en milieu de travail s’accumulaient selon l’identité. En tant qu’immigrantes, elles ont observé personnellement ces barrières. Elles ont constatés que la plupart des dirigeants souhaitaient bâtir des équipes inclusives, pourtant, cela ne se matérialisait pas pour autant sur le terrain. Afin de les aider à prendre de bonnes décisions basés sur les principes de l’EDI, elles ont créé Élance.

Cette startup technologique offre une plateforme d’accompagnement en équité, diversité et inclusion en créant des espaces inclusifs en milieu de travail en considérant l’identité de chaque employé. Il s’agit d’une solution clé en main : collecte de données, diagnostic, formation des équipes, recommandations. Leurs interventions permettent de réduire le taux de roulement et d’augmenter l’engagement des employés en favorisant un environnement inclusif.

La soirée s’est poursuivie sur une discussion pour rendre l’IA plus responsable et inclusive puisqu’on constate que les algorithmes reflètent les biais des entreprises. Elles ont continué en expliquant l’impact de l’inclusion de profils atypiques dans une organisation.

Voir toute la conférence

L’équipe du CEuMONTRÉAL tient à remercier nos panélistes qui ont aimablement accepté notre invitation pour inspirer les nouvelles générations à bâtir un monde plus inclusif. Ils ont grandement contribué au succès de cette conférence. Un merci tout spécial à nos chers alumni qui ont su démontré leur expertise dans ce domaine.

Pour en savoir plus, visionnez l’enregistrement de la conférence.

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Source :

Emy Nzau
Coordonnatrice des relations avec les gradués et commandites
CEuMONTRÉAL
emy.nzau@ceumontreal.ca
514 340-4711 poste 2552